La commune de Dolmayrac est située partiellement dans la vallée du Lot et sur le plateau des Serres.
Elle s’étend pour la plus grande partie sur un plateau très découpé par les vallées de Malefrague et de Lamaurelle qui se jettent dans l’Automne. La confluence de l’Automne et du ruisseau du Pic forme la pointe nord-ouest du territoire communal, dans la large vallée du Lot. La vallée de la Bausse, orientée est-ouest, crée une autre incision dans le plateau calcaire. Le bourg occupe un éperon précédé d’une butte témoin, le hameau de Lamaurelle (qui était une commune autonome jusqu’à son rattachement à Dolmayrac en 1839), occupant un autre éperon au-dessus de la vallée de Malefrague.
C’est à l’occasion de la venue de Simon de Montfort dans le Sud-Ouest en 1214 que le nom du village est cité. La seigneurie de Dolmayrac dépendait des Montpezat. C’est un village de forme allongée, établi sur un éperon dominant la vallée du Lot. Ce bourg castral était défendu par deux édifices fortifiés (construits aux 13ème et 14ème siècles) : l’un à la pointe de l’éperon (tour en ruine) et l’autre du côté du plateau (c’est la tour qui abrite aujourd’hui la salle du conseil municipal). Des remparts en pierre de taille, dont il subsiste quelques vestiges, reliaient ces deux points forts. Dolmayrac est mentionné comme castrum en 1271. La tour n’était pas isolée comme aujourd’hui, comme en témoignent l’arrachement sud, une porte au premier étage, et le cadastre de 1836. La tour de Dolmayrac, construite à la fin du 13ème ou au début du 14ème siècle, protégeait le village du côté du plateau, où les défenses naturelles sont moindres. Le dispositif de défense comprenait la tour conservée, les remparts enserrant le village jusqu'à un édifice à la pointe de l'éperon (vestiges de deux tours, site de l'ancien château en ruines au 18ème siècle d'après la carte de Cassini). En 1856, la commune projette d'acheter l'ancien château à Madame Naissant, afin d'y établir la mairie. L’acquisition est réalisée en 1859 (pour 3.750 Francs d’époque).
Des travaux de réparations sont adjugés en 1860 à Monsieur Donnadieu, charpentier à Sainte-Livrade. L'actuelle porte principale en pierre de taille néo-gothique date probablement de la campagne de travaux effectuée pour l'installation de la mairie. L’église paroissiale Saint Orens était située hors les murs, à l' ouest du village, sur le site d’une villa antique, selon la tradition orale.
L’église Saint Orens
Il s’agit de l’église du bourg de Dolmayrac. Après son abandon, au 16ème siècle, c’est la chapelle castrale qui est devenue église paroissiale en 1763, par cession du duc d’Aiguillon. L’édifice a été construit dans le premier tiers du 16ème siècle, la clé de voûte du chœur portant les armoiries de Charles de Montpezat, seigneur de Laugnac et de Dolmayrac. Deux chapelles sont construites au sud dans la deuxième moitié du 17ème siècle. Le juge Rigade (ou Régal) obtient l'autorisation d'édifier la chapelle sud près du chœur en 1650 (selon une visite pastorale de 1705) ou en 1682 (selon un rapport du curé de 1740, cité par l’abbé Durengues). Les chapelles sud sont remaniées vers 1850, celle de l'est recevant alors une voûte, selon l’abbé Durengues. La réfection des voûtes est projetée en 1859. Une travée et un clocher tour à flèche en maçonnerie sont bâtis à l'ouest en 1890.
L’église de Saint Cyprien
C’était l’ancienne chapelle du château. Le chœur en abside date du 12ème siècle, ou du début du 13ème, comme en témoignent le cordon de billettes, les chapiteaux ornés d'oiseaux et de pommes de pin, et le contrefort d'axe percé d'une baie. La nef porte de nombreuses traces de reprise. Deux chapelles latérales voûtées d'ogives ont été édifiées à la fin du 15ème, début du 16ème siècle. Une visite de 1640 précise que les voûtes des chapelles étaient peintes. En 1551, l'église est jugée en bon état. La commanderie du Temple possédait des droits sur Saint-Cyprien au début du 16 ème siècle, selon J. Chaumié. En 1906, le mobilier inventorié paraît en mauvais état, mais relativement complet. Il a été entièrement détruit au cours du siècle après l'abandon définitif de l'église.
Les deux cloches (de 1616 et de 1839) ont été déplacées à l’église Saint Orens de Dolmayrac.
L’église Saint Martin au hameau de Lamaurelle
Cette église du 15ème siècle a été reconstruite au 16ème siècle. En 1599, Nicolas de Villars la trouve en bon état et bien voûtée. La chapelle sud est peut-être la chapelle de la famille de Cours, seigneurs du lieu, signalée par l'abbé Durengues. La chapelle nord a été édifiée lors d'une autre campagne, vraisemblablement au début du 17 ème siècle (avant 1639, date à laquelle les deux chapelles sont mentionnées).
L’église Saint Michel
Construite au 12ème siècle, cette église rurale n’abrite plus aujourd’hui qu’une chaire du 18ème siècle, et une cloche du 19ème siècle (l'église en possédait deux en 1734). Le mobilier de l'église Saint Michel, en l'absence de visites pastorales aux 16ème et 17ème siècles, n'est pas connu avant 1734, date à laquelle un rapport du curé fait allusion à sa vétusté. Il semble avoir cependant survécu, en partie du moins, jusqu' au début du 20ème siècle. En 1906, l'édifice contient encore un autel en bois et marbre, un vieux tableau déchiré du Christ en croix, une clôture de chœur en bois peint, un confessionnal "en très mauvais état", des fonts baptismaux et bénitier en pierre. Cet ensemble a disparu dans sa quasi totalité au cours du siècle après l'abandon définitif de l'église.
Le Saltré
Situé sur le rebord du plateau dominant la Bausse, le Saltré était en 1836, un hameau comptant une douzaine de logis et huit bâtiments d’exploitation (grange, étable ou chai). Onze propriétaires sont alors enregistrés au cadastre. La partie sud de la dernière maison subsistante, avec ses baies chanfreinées, date du 16ème ou du 17ème siècle. La hache de tonnelier gravée sur le linteau pourrait indiquer l'activité du propriétaire. La grange-étable est édifiée au milieu du 19ème siècle, sur l'emplacement de plusieurs bâtiments antérieurs.
Le Peyrounous
Une maison, datée du 17ème siècle, porte des baies chanfreinées.
Rue de Verdun
Une maison de la fin du 16ème ou du 17ème siècle, sur le cadastre de 1836, est divisée en profondeur entre une propriété sur la rue et une sur l'arrière accessible depuis la rue par la travée de gauche (habitation à l'étage). Elle a été rénovée à la fin du 18ème ou au début du 19ème siècle. Deux habitations superposées ont existé sur la rue.
Rue de la Boulangerie
Maison datée « 1863 » au-dessus de la porte du rez-de-chaussée. Elle contient des pierres de taille et des moellons équarris provenant vraisemblablement du réemploi des matériaux des fortifications, comme la plupart des demeures du village.
Arfeuille
Sur le plan cadastral de 1836, Arfeuille est un hameau composé de neuf logis avec sept granges et étables, appelé " village ". Une maison plus importante appartenant à Coutarel Lagrèze, maire de Lamaurelle, possède un pigeonnier. En 1843, Coutarel Lagrèze fait démolir et reconstruire sa maison, achevée en 1858 selon les matrices cadastrales. Les autres habitations sont abandonnées au cours du 19ème siècle, comme le logis de 1767 transformé en fours à pain (et à prunes). Deux logements reconstruits au milieu du 19ème siècle ont été convertis en dépendances. Une serre (ou orangerie) est bâtie à la fin du 19ème siècle.
Une maison forte est bâtie dans la seconde moitié du 15ème siècle, comprenant un corps de logis rectangulaire et une tour. Dans la deuxième moitié du 16 ème siècle, la tour reçoit un escalier rampe sur rampe et le logis une cheminée par niveau. Un corps de bâtiment sud-est, avec fours et dépendances en soubassement, est remanié dans la deuxième moitié du 17 ème siècle. Il ouvre au rez-de-chaussée par une porte à pilastres et fronton sous bretèche. Au 18ème siècle, le domaine appartient aux Gripière de Moncroc et comporte quatre métairies, un moulin à vent et un moulin à eau. Le moulin à vent est bâti selon le type courant dans la région. Il ne figure pas sur la carte de Cassini, mais sur le cadastre de 1836. Il complétait l'activité du moulin à eau sur la Bausse.
En 1836, la propriété est achetée par Jean Baptiste Vallès, juge de paix à Sainte Livrade. On doit sans aucun doute à cette famille l’agrandissement et la rénovation de la demeure. En 1878, le château de Laval passe à Marie Charles Vallès, propriétaire ou négociant à Sainte-Livrade. Ce dernier est vraisemblablement le commanditaire de l'agrandissement et de la rénovation de la demeure (aménagement des pièces ouest, réfection de presque toutes les fenêtres, cheminée du salon, et probablement dernier niveau et toiture de la tour).